La granularisation est un dispositif de formation visant à découper le contenu d’un programme de formation en entités indépendantes. La rhétorique, du terme latin ‘rhetorica‘ peut être définie comme étant l’art de l’éloquence, dont faisait, entre autres partie la dispositio, l’art d’exposer de manière ordonnée et efficace des arguments ainsi que la memoria, qui désigne les procédés utilisés pour mémoriser le discours. Autant d’éléments qui se retrouvent dans un module digital learning si tant est que la granularisation a été bien pensée dès le départ. Explications.
Dans l’Education Nationale et d’une façon générale en présentiel, on s’appuie volontairement sur des séquences, elles-mêmes découpées en séances. Le terme de grain, est lui, spécifique au secteur du digital learning. De par ce terme, on implique une idée de finesse, de précision. Il s’agit en fait de découper la formation en plusieurs objectifs pédagogiques, chaque objectif pédagogique faisant l’objet d’un grain. Il convient donc dès le départ d’avoir au préalable, bien identifié lors de la scénarisation, quels étaient les objectifs pédagogiques.
Attention, objectif pédagogique ne signifie pas pour autant thématiques de contenu. Pour bien comprendre la distinction, vous pouvez par exemple vous baser sur une série de verbes : ‘élaborer ….’, ‘construire…..’ Qui plus est, recourir à des verbes, notamment d’action, permet une approche plus concrète et pragmatique pour les apprenants.
Dans un grain, l’on va retrouver du contenu (par exemple du texte, une infographie, une vidéo etc.) ainsi que des activités pédagogiques (un quiz par exemple). Celles-ci doivent être amenées habilement, au risque d’avoir un apprenant qui passe totalement à côté, et avoir un taux de complétion nul. Sur le principe, vous pouvez également agrémenter votre module d’activités ludiques externes (que l’on créé avec des exerciseurs de type Educaplay, H5P) mais par contre, vous n’aurez malheureusement pas la possibilité d’accéder aux statistiques…
L’organisation des grains va avoir un impact sur la progression de l’apprenant. Il existe plusieurs types de progressions notamment :
- linéaire : dans le cas où la formation nécessiterait une certaine succession de pré-requis, même si sa liberté d’accéder aux contenus dans un ordre quelconque sera inexistante
- en spirale : où tout au long de la formation, l’apprenant va devoir revenir plusieurs fois sur une notion, afin de faciliter l’assimilation des concepts
- il existe également des progressions plus ‘libres’ où les objectifs peuvent être traités selon les choix de l’apprenant
Le fait de séquencer la formation va être bénéfique autant au formateur qu’ à l’apprenant.
En effet, cela permet au formateur de vérifier si les apprenants ont réellement été attentifs (s’ils ont lu et assimilé le grain ou juste survolé) ainsi que de vérifier le taux de complétion de chacun. De cette façon, le formateur est en mesure de tirer les conclusions nécessaires quant à la possibilité de re-travailler ses grains si le temps passé ou les taux de complétion sont insuffisants. C’est donc un précieux feed-back. Qui plus est, les grains, éléments essentiels mais indépendants de votre module, peuvent sur le long terme, être éventuellement être utilisés dans d’autres formations.
Quant à l’apprenant, le fait de séquencer la formation va lui permettre de digérer plus facilement de nouveaux concepts, en faisant appel à sa mémoire sur le court terme. C’est d’ailleurs le principe du micro-learning.