L’escape game pour le recrutement et la formation

Les escape games se sont, l’espace de 4 années, multipliés dans les grandes villes françaises. Surtout fréquentés par des particuliers venus s’amuser entre amis ou collègues, les escape games sont en train de susciter l’intérêt des professionnels RH.

Pour rappel, l’escape game (ou jeu d’évasion) est un concept venu du Japon en 2007. Une équipe de joueurs, enfermée dans un décor souvent apocalyptique (ou jouant au moins sur l’angoisse du cloisonnement), doit résoudre des indices avant que le temps imparti (souvent une heure) ne se soit écoulé. Grâce à des caméras, un ‘game master’ surveille l’avancée de l’équipe et la guide si jamais celle-ci n’avance pas suffisamment vite. Après être finalement sortis de la salle, les participants sont regroupés afin de débriefer les moments forts de l’aventure.

Alors, dans quelles mesures peut-on se servir des ‘escape games’ ?

  • Pour le recrutement :

Les sociétés sont de plus en plus nombreuses à recourir à l’escape game afin d’opérer une pré-sélection des candidats. Groupama ou la Caisse d’Epargne par exemple, ont déjà fait appel à ce mode de recrutement. Le modus operandi diffère selon les recruteurs : certains intègrent incognito l’équipe, d’autres non. Ce n’est qu’après que l’entretien va venir confirmer (ou non) la personnalité du candidat.

  • Pour la formation :

En 2017, la Croix-Rouge organisait un ‘escape game’ à Nantes afin de sensibiliser aux gestes de premiers secours.

CRF Nantes

On peut également citer  Sapiens (Service d’Accompagnement aux Pédagogies Innovantes et à l’Enseignement Numérique de l’Université Sorbonne Paris Cité), qui a récemment ouvert un escape-game, nommé ‘LearningScape’. L’idée est de sortir du cauchemar d’une jeune enseignante la veille de sa première rentrée.

Quel est l’intérêt ?

Tout d’abord c’est une façon insolite de séduire les jeune actifs et diplômés. Insolite mais  évidemment pas dénué d’une certaine logique. En effet, l’on retrouve dans l’essor des escape games les tendances de la gamification et du ‘Social Learning’.

Car et c’est un élément que les personnes ayant déjà participé à des escape game savent,  la dimension collective dans la résolution d’une énigme est primordiale. On répartit les tâches, les endroits à fouiller et chaque suggestion, même la plus incongrue peut permettre à l’équipe d’avancer.

Autre élément intéressant pour le responsable RH, il peut observer les interactions des  candidats au sein du groupe. Qui prendra le rôle de leader ? Quel sera celui qui résistera le mieux au stress ? Quid de leur capacité d’adaptation, d’écoute, d’initiative ? Tous ces éléments que l’on pourrait rattacher aux ‘soft skills’ (les qualités humaines) et qui ne sont malheureusement pas vérifiables en entretien.

En ce qui concerne l’intérêt des escape games dans un processus de formation, l’intérêt est assez évident. A l’instar de la réalité virtuelle, on simule la réalité (peut-être plus, puisque tous les sens peuvent être impliqués). Ainsi, on permet au participant d’être mis en situation. Cette mise en situation, doublée du débriefing réglementaire peut en effet inscrire sur le long terme les informations transmises  pendant l’aventure.

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L’Escape-Game pour le recrutement et la formation, effet de mode ou non ?

Difficile à dire… Certes les escape games se développent d’une façon exponentielle mais ceux-ci sont encore surtout concentrés dans les grandes agglomérations. Il reste encore tout un travail d’évangélisation à faire. C’est peut-être l’occasion pour des starts-up comme Collock, spécialisée dans les escape games pour entreprises de tirer leur épingle du jeu (c’est le cas de le dire).

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