Le ‘Social Learning’, se définit comme l’utilisation d’outils de partage de connaissances entre apprenants, dans une optique collaborative. Au cœur du Social Learning se cache la volonté de partager son savoir avec une communauté, qu’elle soit virtuelle ou non. Des individus cherchant à gagner en compétences dans le même domaine sont mis en relation et incités à échanger entre eux afin de profiter des savoirs et connaissances dont ils disposent.
Avec le ‘Social Learning’ l’apprentissage ne se fait plus dans une logique verticale (du formateur vers l’apprenant) mais dans une logique plus horizontale (où l’apprenant entre en interaction non seulement avec le formateur mais également avec ses pairs).
Concrètement, les forums, les outils collaboratifs (par exemple Google Drive) permettent par essence, de faire circuler différentes informations. En ce qui concerne les réseaux sociaux, le constat est similaire. Si Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, vantait en 2012 l’ intelligence des amis, « Lorsque vous êtes à la recherche d’une information, la question est de savoir de qui vous la désirez: la voulez-vous de la sagesse des foules ou de celles des amis?« , c’est en fait l’ intelligence des pairs qui se forme spontanément (avec par exemple la création, l’animation et la modération bénévole de groupes professionnels).
Par exemple, sur le groupe ‘Le Journal du Community Management’:
Et si le e-learning a pu souffrir d’une image de formation isolante, avec l’apprenant seul face à son écran, cette image est pourtant (en partie) fausse. Aujourd’hui nombre de MOOC proposent des forums, et proposent également à leurs apprenants de participer à l’évaluation des travaux des pairs.
D’un point de vue sociologique…
Le ‘Social Learning’ permet d’actualiser des contenus (et donc des connaissances) mais surtout de s’impliquer (en partant bien sûr de la supposition que vos apprenants ont une maturité et une autonomie suffisantes). Si l’on se réfère à la pyramide de Maslow par exemple, on observe que c’est les niveaux supérieurs qui se retrouvent concernés dans le processus (Besoin d’appartenance, Besoin d’estime et Besoin de s’accomplir).
Le besoin d’appartenance auquel répond le Social Learning permet d’éviter la sensation d’isolement. En félicitant l’apprenant régulièrement, on répond au besoin d’estime. Enfin, l’apprenant, selon ses propres attentes, peut parvenir au besoin de s’accomplir (même si ce dernier niveau est on ne peut plus subjectif et varie constamment).
Le Social Learning, une révolution?
Eh bien… Pas vraiment.
En 1977, le psychologue Albert Bandura insiste sur l’importance de l’apprentissage par l’ observation ‘ des comportements, attitudes et émotions des autres’.
Plus tard dans les années 2000, Pierre Levy affirme que « La vraie révolution d’Internet n’est pas du tout une révolution de machines, mais de communication entre les êtres humains […] Internet est un instrument qui perfectionne notre capacité d’apprentissage et d’intelligence collective […] Internet nous oblige à expérimenter de nouvelles manières d’être ensemble.[…] L’éthique de l’intelligence collective, qui consiste à entrelacer les points de vue différents, se manifeste largement dans le cyber-espace. »
( ‘Cyber-espace’ oui oui oui, cette étude commence à dater…)
Il est donc difficile de prôner le Social Learning comme étant une révolution dans le domaine de la formation et de l’acquisition des connaissances.
Car si le web a certes rebattu les cartes du Social Learning, la transmission d’un savoir collectif à partir des expériences et savoirs de chacun n’est pas chose nouvelle: dans les universités avec les groupes de travail, dans les entreprises avec les traditionnelles discussions autour de la machine à café, dans les médias avec les blogs collaboratifs, et ces dernières années, avec des collectifs citoyens comme ‘Occupied Wall Street’ aux Etats-Unis, ‘Podemos’ en Espagne ou’ Nuit Debout’ en France et la multiplication des espaces de co-working…