Le Digital Learning, l’apprentissage pour tous. 3ème partie: Les populations déplacées

Dans ce dernier volet de notre dossier ‘L’apprentissage pour tous’, nous allons voir quelles sont les dispositifs de Digital Learning mis en place auprès des populations déplacées.

Un récent rapport de la Commission Européenne (à retrouver dans son intégralité ici) soulignait, entre autres, l’importance du Mobile Learning parmi les populations déplacées, avec une prédominance des applications d’apprentissage des langues. D’une part, parce que le mobile est un des rares biens emportés (ne serait-ce que pour garder contact) et  d’autre part parce qu’il y a une certaine urgence pour les migrants à apprendre la langue de leur futur pays d’accueil ainsi que ses règles civiques.

mobilelearning

« Usage of language apps was found to be most commun. Generally, potential migrant/refugees learners perceive that they cannot wait until they have asylum, a resident’s permit housing or employment to seek Free Digital Learning. They see Free Digital Learning as a means of acquiring such provisions. »

Est par exemple citée comme initiative intéressante : Funzi. Funzi est une application finlandaise qui dispense hors connexion non seulement un apprentissage aux langues mais également des conseils d’intégration et  de retour à l’emploi, et ce en plusieurs langues: anglais, arabe, somali, swahili, sorani (dialecte kurde parlé majoritairement en Irak et Iran), dari (version afghane du persan) et finlandais.

funzi

Mais il est un autre système d’apprentissage qui répond au besoin des migrants et c’est le ‘Blended-Learning’. Pour rappel, le Blended Learning mixe l’apprentissage numérique à un apprentissage en présentiel. Or, dans certains camps de réfugiés, la connexion internet n’est pas forcément un prérequis. De plus il apparaît que le Blended Learning permet aux apprenants d’échanger leurs différentes expériences et au final d’établir un ersatz de réseau. Et si c’est une chose d’apprendre la grammaire d’une langue grâce à une application,  c’est une toute autre chose de l’entendre dans un contexte de classe.

Exemple d’initiative qui s’est basée sur une approche ‘Blended’, le ‘Jamiya Project‘ qui a pour vocation de s’appuyer sur l’ EdTech et sur des partenariats avec plusieurs universités internationales afin de reconnecter les étudiants Syriens aux Etudes Supérieures. En 2016-2017 l’organisme en partenariat avec l’université de Göteborg (Suède) a proposé un cours d’ Introduction à la Programmation Java sur 12 semaines. Cette introduction dispensée par des enseignants syriens s’appuyait à la fois sur des SPOC (Small Private Online Courses) et des séances en présentiel, dans le camp de Zaatari en Jordanie et à Amman (la capitale).

Syrian, formerly an academic at the University of Damascus, Firas explains the start of the course to Syrian students in Amman
Photo by Jamiya Project.

A ce rapport s’ajoute la ‘Semaine de l’apprentissage mobile 2017′ organisé du 20 au 24 mars par l’ UNESCO qui a permis aux acteurs du secteur de pousser la réflexion autour de ces thématiques.

En définitive ce qui ressort de ce rapport peut être résumé en plusieurs points :

  • il existe un manque d’information et de communication sur les outils gratuits mis à la disposition des réfugiés
  • il ne s’agit plus simplement d’aider à la ré-insertion professionnelle mais aussi d’aider à la réinsertion sociale
  • d’où l’intérêt de favoriser une approche ‘blended’
  • il s’agit de s’adapter et de prendre en compte plusieurs paramètres comme le fait que dans certains camps, la connexion Internet peut constituer un obstacle

Pour aller plus loin : MOOCs4inclusion

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