Nous avons vu précédemment quel était l’intérêt de Youtube dans la vulgarisation scientifique. Mais il est un autre réseau social bien connu de la génération Y qui commence à intéresser les recruteurs et pourrait bien intéresser les professionnels du E-Learning. Ce réseau social, c’est SnapChat.
Interrogeons-nous donc sur quelles sont les possibles utilisations du réseau utilisé par tout de même 81% des Américains:
–Dans le domaine du recrutement: ‘On n’attire pas les mouches avec du vinaigre’. La maxime populaire prend tout son sens quand on observe la dernière campagne de recrutement lancée en avril dernier en Australie par l’enseigne de fast-food MacDonald. L’idée étant de faire une première sélection des candidats en leur demandant d’expliquer en 10 secondes pourquoi ils seraient le coéquipier idéal, le tout avec un filtre spécial, la fameuse casquette. Alors oui, en partant du principe que les coéquipiers MacDo sont majoritairement des jeunes, l’intérêt de SnapChat est évident. De plus avec cet exercice on ne peut plus particulier, les candidats sont dans l’obligation de se vendre d’une façon dynamique et efficace.
La démarche est innovante et s’appuie sur une bonne connaissance de sa cible. Néanmoins, SnapChat est encore surtout considéré comme une application ludique, de divertissement, que l’on utilise entre amis. Une récente étude du cabinet de recrutement Page Personnel a démontré que seulement 18% des sondés estimaient que cet outil pouvait être utile dans leur recherche d’emploi.
[slideshare id=76244560&doc=5311-infographie-snapchat-170523080616&type=d]
–Dans le domaine du E-Learning: SnapChat propose de très courtes vidéos. Le temps est limité, il s’agit de dispenser une information, un contenu de manière efficace. De plus, SnapChat de par son statut de réseau social a l’avantage de la mobilité. Or toutes ces caractéristiques ne sont pas sans rappeler le ‘micro-learning’, cette pratique du E-Learning s’appuyant sur des formats vidéos ne dépassant pas 5 minutes et qui sont consultables à priori partout (dans les transports notamment). Avec SnapChat, on filme son quotidien. Il est vrai que tous les quotidiens ne se valent pas (dédicace aux snaps montrant un métro arriver et quelqu’un marchant) mais que se passerait-il si certains professionnels venaient à filmer leur quotidien ? Pourrait-on alors considérer SnapChat comme un outil de formation ?
Prenons par exemple le cas de Dr Miami. Dr. Miami, chirurgien plastique de son état, filme ses sanguinolentes interventions, le tout sur un ton décalé (SnapChat oblige).
Précisons avant que le pauvre Hippocrate ne se retourne dans sa tombe, que le consentement de ses patients est toujours demandé (ce qui n’enlève rien à l’aspect exhibitionniste, voire humiliant de la démarche). Ne nous leurrons pas néanmoins, la démarche singulière du Dr. Miami s’inscrit plus dans une logique poussée de communication et de marchandising (avec T-shirt à son nom par exemple) que dans une logique de partage de savoir professionnel.
Se pose également la question de la confidentialité professionnelle, qui est un pré-requis dans la plupart des entreprises.
Cet exemple, s’il est discutable, n’enlève rien au potentiel impact que pourrait avoir SnapChat dans le secteur du E-Learning. Prenons cette fois un exemple bien moins polémique. FlashSticks (société éditrice d’une application d’apprentissage aux langues) a lancé en 2016 une séries de ‘SnapChat Language Lessons’.
https://www.youtube.com/watch?v=AmVdPHORfBs&index=1&list=PLXQWieb2Z8B1YkbquAyau94SQpnesGH7S
Dans le cas présent, on voit bien l’intérêt de SnapChat qui permet de faire appel à la fois à la mémoire visuelle (avec notamment les textes) et à la mémoire auditive, que vient décupler le format très court et instantané.
Au final, la question étant juste de savoir quelle cible on vise et ce qu’on est prêt à produire comme contenu…